Fascicule paru chez Le Carnoplaste en 2008. Disponible ICI
Premier Harry Dickson écrit à partir d’une toile d’Alain Letort. Ce devait être en 2006… A cette époque, je croyais qu’Alain avait de l’entregent avec le milieu de l’édition. C’était la première personne dont j’étais proche qui avait été publiée. A travers lui se profilait la possibilité de l’être à mon tour.
A l’époque et suite à l’exposition des toiles et de la souscription, un coffret avait été édité par l’Université de Caen. Les auteurs étaient bien entendu partis de la toile (titre, illustration et phrase en pied) pour leur histoire. Au résultat, pas ou peu de rapport avec Harry Dickson, et un format d’impression inférieur à un livre de poche. Je me souviens avoir plus ragé de l’objet proposé que de n’avoir pas participé à l’affaire. Je lisais Harry Dickson depuis la réédition Marabout et m’estimais plus qualifié que ces ignorants pour qui le Roi des Détectives avait été prétexte à de l’autofiction.
En réaction, j’ai commencé à écrire une histoire, au stylo, dans un cahier noir et rouge que je dois encore avoir. Je n’avais jamais écrit. Lu, beaucoup mais jamais écrit. Je m’étais promis d’attendre d’avoir 50 ans pour être publié, afin de vous épargner des « œuvres de jeunesse »…
(Je suis né en 1958, Le Carnoplaste a édité ses premiers fascicules en 2008.)
De l’époque – relativement indéterminée à mon sens – où sont situées les aventures du Roi des Détectives, de Londres, des us et coutumes, je ne connaissais rien d’autre que l’écho de lectures disparates. Et les Harry Dickson de Jean Ray laissent tout de même une impression de flou, il n’y a pas de repères précis, tout dérive dans une réalité où flottent des morceaux d’autres époques, les repères temporels sont biffés.
J’ai forgé les patronymes de mes personnages à l’oreille, en piochant et en assemblant des syllabes empruntées à un annuaire. J’ai restitué Londres selon mes impressions d’une ville plus encore dissimulée par ma méconnaissance que par le fog. Je suis parti en improvisant, vraiment, sans rien savoir de la manière dont on construit une intrigue. A la relecture, j’aime bien l’impression de fuite dans l’abracadabrant, et les réponses aux mystères, esquissées, dont la pertinence tient plus à la manière péremptoire d’être délivrées qu’à autre chose.
C’est là que j’ai commencé à songer que mon Harry Dickson était hautain, exaspérant et antipathique… Pauvre Tom…
[…] entre parenthèses. — [2008] la rivière sans visage (Harry Dickson No. 181 / FASCICULE) Le ministère du grand nocturne (Harry Dickson No. 184 / FASCICULE) LE RÉVEIL DU CHRONOMAÎTRE (Harry Dickson No. 187 / FASCICULE) […]