Et les journées s’écoulent, rythmées par le démarchage téléphonique et par les commentaires sur la biroute à Griveaux. Merveilleux XXIe siècle sous nos latitudes.
Knives out (Ryan Johnson). Whodunit pas désagréable. Ana de Armas est très bien. Quant à Daniel Craig, s’il continue à s’empâter, après James Bond il va pouvoir embrayer sur un biopic de Pompidou.
La palette couleur des couvertures de livres fantasy est aussi variée que la teinte des voitures : bleu-gris-brun-rouille. Les tables des libraires ? Un parking vu du ciel.
Un connard ouvre la bouche et dit une connerie. La polémique s’enchaîne aussitôt selon ces trois figures : ce n’est pas un connard / ce n’est pas une connerie / ce n’est pas sa bouche.
Comment peut-on être à la fois pour le confinement et contre le séparatisme ?
Liberté – Égalité – Branlette
Je ne veux pas casser du sucre sur le dos de la cuiller.
Christopher Priest a le sens du récit. Dans Les Insulaires, certains chapitres embrayent sur une histoire de manière ouverte ou bien insidieuse ; et on sait qu’il jouera, à propos de son élaboration comme de sa finalité, d’un principe d’incertitude plus élaboré que celui de Dick. La nouvelle Seevl / Tour Morte est fabuleuse. Et, une fois terminé le livre, on sait que les éléments qui reviennent ont et n’ont pas de cohérence. Je pense qu’il serait inutile de vouloir recouper les indices. Rien ne se tient réellement – et tout est cohérent. Priest joue avec l’incohérence – temporelle, factuelle, avec celle des personnages : c’est de anti-littérature policière.
Lu dans la presse : Untel a décidé de convoquer une conférence de presse pour réagir à la saillie de Untel. Et l’autre rétorque que c’est une atteinte au fondement de la démocratie. Bingo.
Je ne veux pas mourir couché dans mon lit, mais debout au comptoir.
Derrière la branlette de Griveaux, la main de Moscou.
Qu’est-ce que la prochaine génération fera-t-elle disparaître ?
Le budget coiffure des auteurs fantasy du moment est-il supérieur au budget relecture de leur œuvre ?
Pendant l’apocalypse, on regrettera de ne pas avoir bouffé nos dirigeants alors qu’ils étaient encore frais.
L’inclinaison (Christopher Priest). Outre que le volume de la collection Lune d’encre est assez cheap (imprimé en Italie, couverture inconsistante d’Aurélien Police et titraille moins que passable), les dix-quinze premiers chapitres sont très mal écrits. Relâchement de Priest, ou bien traduction fautive ? (Jacques Collin et non pas Michèle Charrier). Brouettes de avait / était, répétitions, etc. Je retrouve cependant l’impression familière de lire une histoire précise et terriblement incertaine, une histoire qui en dissimule une autre et le sentiment que nous ne saurons pas plus de l’une que de l’autre. Chez Priest, l’élan bouscule la structure.
Pour prendre le problème à la racine, toute civilisation n’est qu’une prolongation perverse de l’apparition de la vie. Alors en appeler à l’intelligence pour résoudre le problème de rétribution des auteurs pour vente de leurs livres en occase…
(Idée) : une célébrité se confie à deux magazines. Deux coming-out absolument contradictoires.