Hebna Calde No. 1 / Crime avec fait étrange

Fascicule paru chez Le Carnoplaste en 2009. Disponible ICI

Nous voici devant le septième fascicule publié par le Carnoplaste, après six Harry Dickson – lesquels, à ce moment de l’histoire, s’étaient vendus à cinquante exemplaires chacun (je vous répète que Le Carnoplaste est vraiment parti de zéro, à peine plus haut sur la courbe que moi comme auteur).
C’était donc un tournant pour la maison d’édition. Égarer, ou perdre, les cinquante curieux connaissant Harry Dickson qui avaient été attirés par ces nouvelles enquêtes. Rappelons que la dernière aventure du Roi des Détectives publiée en fascicule remontait à 1938. Fort du constat que le lecteur type avait au minimum 90 ans, je me décidai, guilleret, de rajeunir le lectorat !
Écrire un Harry Dickson, c’est un mois de travail (Jean Ray, dit la légende, en écrivait un en une nuit, sur son Underwood, deux nuits lorsqu’il avait une crampe à l’auriculaire ; pour ma part, je crois que Jean Ray n’a pas plus existé qu’Irène Maubreuil. A chacun sa légende, n’est-ce pas ?).
Harry Dickson, c’est entre 120 000 et 150 000 signes, un douzaine de personnages, autant de renseignements, métier, aspect, adresse ; c’est une topographie, des péripéties, des scènes de liaison, des dialogues (pleins d’esprit), une caractérisation bref, un fichu travail à chaque ligne – et le traitement du personnage titre dont la stature doit être réaffirmée tout le temps, vous savez, comme Bob Morane est présenté à chaque histoire. Que serait la même chose sans tout cela ? me demandai-je.
Comment s’offrir un récréation entre deux Harry Dickson ?
De là naquit Hebna Calde.
De description physique, point ;
De détail de ses réflexions, pas plus.
Doit-on venir, comme Sherlock Holmes, lui présenter les cas ? Non : il sera – il est – sur place, sans ces simagrées ; nous ne saurons comment il réfléchit ; pas plus que nous n’aurons de détail sur son aspect, pas de pipe, pas de casquette, pas de Tom Wills. R-i-e-n. Au point que nous ne savons s’il existe, s’il est vivant, s’il est mort.
Anecdote : à l’origine, il y a une idée d’Alain Letort, celle de peindre une toile à partir de mes textes. Une sorte de revanche offerte par l’artiste dont les travaux m’incitaient à me dépecer l’esprit pour faire le malin. Cela ne s’est pas fait (car, pour mettre en scène le minutieux détail de mes « scènes de crime » les toiles devaient avoir des dimensions trop importantes : invendables).
Il n’empêche : Hebna Calde en a profité pour sortir de ma caboche.
Hebna Calde déconcerte. Il n’y a rien. Ecrire un Hebna Calde, c’est taper trois mots et en ôter deux, inutiles. Partir d’une vieille photographie, improviser et retrancher.
A ce jour, c’est une des créations auxquelles je suis le plus attaché. Je reprendrai l’affaire en mains, entre deux romans, trois fascicules et quatre nouvelles.
(A suivre billet suivant.)

Hebna Calde No. 1 / recto
Hebna Calde No. 1 / recto
Hebna Calde No. 1 / verso
Hebna Calde No. 1 / verso
Hebna Calde No. 1 / Crime avec fait étrange

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