Nous devions prendre le train pour aller au travail. D’habitude, nous passions à travers un mur qui s’ouvrait en tunnel. Là, nous nous enfoncions dans une glaise molle, il nous fallait l’ôter avec les mains. Derrière, c’était maintenant un musée, nous devions déplacer tous les objets pour que la locomotive traverse les salles. Nous arrivions enfin au travail. Suite à une sorte d’ubérisation, pour réduire les coûts, notre bureau était devenu un endroit partagé, public — en fait, un bistrot. La femme du patron avait remplacé ce dernier et distribuait les dossiers de manière efficace. Au début, tout allait bien. Enfin, mes deux collègues avaient l’air de savoir en quoi consistait leur aptitude et fournissaient des schémas. Moi, j’étais un peu perdu. De plus, ensuite, ignorant qu’il s’agissait de nos locaux, des clients venaient et s’asseyaient à mon bureau. Eux mangeaient, moi, je devais travailler. Oui, mais pour effectuer quoi ? L’un d’entre eux, bouche ouverte, bavait sur mon ordinateur.