Machine à conserver imparfaitement le passé.
14 juillet à Cerisiers : place du village déserte, quelques personnes masquées vont et viennent à la boulangerie. Le chauffagiste a ouvert ses fenêtres et passe de la musique militaire. Seul un petit garçon avec de grosses lunettes marche au pas.
Se déroulait devant nous une prairie si grande et si belle qu’une vie de contemplation n’aurait pas suffit à s’en lasser. Mon compagnon saisit un carton blanc et le jeta devant lui. Le carton soumis au caprice des vents se posait et s’envolait pour choir ailleurs. Je ne voyais plus que lui, mon regard le suivait et ignorait la prairie, ce qui était déplorable. Peiné, je courus chercher le carton et le ramenai. Vois, dit mon compagnon à qui je j’apportai, comme il a attiré ton œil. Pourtant, ajouta-t-il, il n’y a pas un trait dessus, pas une écriture, rien.
La vie de Lazarillo de Tormès Quand la saucisse fut rôtie et qu’il eut mangé les lèches de pain engraissées du dégoût de la saucisse (p.24). les soucis du roi de France n’étaient pas pour m’ôter le sommeil. (p. 37).
Œuvrer dans la littérature de genre, c’est d’une certaine manière faire dans la non-communication. — Tu écris de romans ? — Oui. Des histoires de… — Ah. Ne pas respecter les règles à l’intérieur de celle-ci, c’est crever les yeux des éventuels lecteurs. — C’est un post-apo avec Leiber et Moorcock sur l’échine d’un Caïman mort et le petit Chaperon rouge en orbite avec un loup de fer-noir. — Ah.
Notre feuilleton estival : FACEBOUC & PILECHÈVRE (dans lequel, rappelons-le, CHAPELLE et POLÉMIQUE sont les jouets du sinistre ANTAGONIX). Dans l’épisode d’aujourd’hui, le fourbe tentera de défaire nos héros en insinuant s’il est vraiment de bon ton de se prénommer ZIZI lorsqu’on est UNE DANSEUSE…
Je revendique l’appellation de flegme-watching (ne regarder QUE le premier épisode d’une série et s’arrêter là). Je l’ai fait pour Tales from the Loop, pour The Expanse, pour Man In The High Castle, pour Banshee ; j’aurais dû le faire pour Ozark, pour Dark, pour See, pour Fringe, et pour tant d’autres. Ça ouvre une sacrée perspective critique et ça laisse du temps pour s’occuper ailleurs. Ou disorder-watching : je l’ai fait pour The Night Of…, les huit épisodes dans le désordre : ellipses scénaristiques époustouflantes. Ou même dice-watching qui nécessite plusieurs jets de dé. Le premier pour déterminer le nombre d’épisodes et les seconds (ou le second) pour déterminer le ou les épisodes. Ou le mess-watching