2020 / chapitre 31

Covid : Vivement que le carcan économique et son dogme du chiffre disparaissent pour un retour à une saine barbarie et non plus un désordre ayant les figures de tous ces dirigeants corrompus, clivants et vindicatifs actuels. Entretuons-nous et survivons sans structures sociales affaiblies et combattues.

Gosh. Le Grand Prix de l’Imaginaire 2020 aux… pffffurtifs. Stratégie désespérée pour faire décoller les ventes ?

Un individu regarde son clone se faire dévorer vivant par un lion.

Sécheresse (J. G. Ballard). Aurait pu s’appeler Sécheresse à Hamilton. Bien que planétaire, et contrairement au Vent de nulle part, l’affaire est circonscrite géographiquement. La disparition du fleuve donne à voir la disparition du temps, son arrêt, son existence n’est plus que par fragments immobiles du passé. C’est Parménide dans la poussière.Désespérément poussif et elliptique. On suit des personnes dont on nous fait part de leurs motivations et de leurs pensées comme par émiettement. Nous les observons, ce sont des insectes qui nous sont déjà devenus étrangers, qui vont et viennent. L’intrigue est rongée, tout comme ces littoraux de voitures ensevelies par le sel. Je pense que c’est un roman né d’une impulsion. Soit le tableau de Guy Tanguy en est à la base, soit c’est ce à quoi Ballard s’est accroché pour écrire. La narration progresse par courts chapitres impulsifs, le révélateur d’une absence voulue de plan ou d’intrigue, de l’épuisement de l’idée de base, de sa dissolution par le texte, qui se désagrège lui-même. C’est une époque intéressante… rien ne bouge, mais tant de choses se passent. (p. 25). Et certaines scènes du roman font songer au désert matriciel de Crash !. C’était comme si sa face portait déjà des blessures d’un accident de voiture effroyable qui se produirait quelque part dans l’avenir. (p. 57). Ne te tracasse pas. C’est la ville. Elle est en feu. (p. 58). Il regarda les bateaux autour de lui. Sans ombre sous le soleil vertical, leurs structures arrondies semblaient avoir été rongées de partout, au point de ne conserver qu’un vague reste de leur identité originelle, comme les fantômes d’un univers lointain où les images vidées de sens gisaient dans les creux de quelque temps perdu. La lumière toujours égale et l’absence de mouvement donnaient à Ransom l’impression d’avancer dans un paysage intérieur où les éléments de l’avenir l’encerclaient comme les objets dans une nature morte, sans forme et séparée du monde. (p. 247). À la fin du roman, c’est exactement là que part le héros : À sa grande surprise, Ransom observa qu’il ne projetait plus lui-même d’ombre sur le sable, comme s’il avait enfin terminé son voyage sur les rives du paysage intérieur qu’il avait porté en lui durant tant d’années. (p. 316). Au prétexte d’une autre apocalypse par les éléments (le vent / l’eau), Ballard ne résiste pas à l’impulsion brouillonne, qui a pu lui apparaître à l’écriture, d’escamoter le temps. L’impression laissée par la lecture est plus appréciable que la lecture même. Impulsion et retrait, immobilisation : c’est le sentiment qui revient lorsque je repense aux bouquins de Ballard lus il y a des années. Régression, présent et projection se juxtaposent en manifestations statiques, immobiles.

Subsaharien ou Afrodescendant (Leonora Miano)

Parlant d’eux, Valentine, qui atteignait douze ans à ce moment de l’histoire, ôta le sucre d’orge de sa bouche et dit : — Qui sont-ils ? Des « entre-soi ». Un troupeau protégé par des forces de l’ordre, tous deux dénués d’affects. Des autocentrés à sang-froid bouffis d‘eux-mêmes créant des postes administratifs sans nécessité directe avec les affaires relevant du bien commun. Leur nomination à une responsabilité publique est une étape utile à leur carnet d’adresses. Ce sont des carriéristes de l’égo investis d’une mission simple : que notre futur soit un cauchemar stérile. Comment s’y prennent-ils? En antagonisant perpétuellement et délibérément les critiques à leur encontre. Ce sont les maîtres d’un cirque sinistre. Ils lâchent d’abord les clowns sur la foule, puis les dompteurs. Il n’y aura pas de post-Covid ni d’écroulement du système. Il y aura eux, qui auront œuvré pour leur propre survie en dépossédant les autres. Leurs agissements sont contraires à leurs déclarations. Il n’y a aucune droiture, aucune conviction, rien que soi noyant par sophisme les opinions défavorables. S’ils échouent dans la gestion d’une crise, le passé immédiat est aussitôt réécrit. Leur parole est une contre-vérité proférée sans souci de cohérence. Tout est nié. Ils se tiennent devant un cadavre et affirment : cette personne n’est pas morte. — Heureusement qu’ils ne disposent pas des médias pour délimiter le débat public à autre chose qu’eux-mêmes, se réjouit la chèvre de poussière. — Tu n’es qu’une nouille en terre crue, dit Valentine. (à insérer dans Mics-macs au Maquis)

Des sortes de voiles en plastique montent du sol et enrobent les gens.

V’là que j’ confond Aïd el-Kébir et Airbnb.

Le Grand Uber et le petit Uber.

Jamais je ne mettrais du rouge à lèvres sur mes ongles de pieds.

2020 / chapitre 31

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