2020 CHAPITRE 39
L’autre soir sont venus à la Grange Catherine, copine du Maquis, Aurélien Merle des Goguettes en trio (mais à 4), accompagné d’Aldona Nowowiejska, musicienne de Pologne (que nous avions vue jouer de l’accordéon et chanter au Maquis) et Jean-Daniel Botta, musicien d’un certain renom, qui accompagne Léonore Boulanger à la scène comme sur ses disques. Botta nous avait rejoints au précédent Goût des Livres. Il écrit. Nous nous sommes mis d’accord, il m’a passé un manuscrit.
Le dimanche suivant, nous avons été au premiers symposium sur le silex, avec exposition et, surtout, avec un percussionniste à qui la Maquise avait demandé de réfléchir à faire de la musique avec les silex. Gonzalo Campo a donc fabriqué un silexophone – un lithophone. C’est étonnant les notes qu’on sort de certains silex en frappant dessus avec une baguette de bois.
La terre est plate comme certains électroencéphalogrammes.
Depuis 12 ans que je suis revenu à la SF (par le biais de rencontres du milieu), je n’ai pas réussi à trouver de l’intérêt à la production actuelle, pas plus qu’à lire ou relire des auteurs anciens – à part John Boyd, Robert Charles Wilson ou Christopher Priest. Le genre est moribond à ma curiosité. Je cherche des livres hors-genre, des livres étranges, autonomes et ceux-ci n’appartiennent pas nécessairement aux littératures de l’imaginaire.
Lonsdale, j’ai un seul souvenir précis de lui, dans une adaptation de Bartleby. Gréco, je ne l’ai écoutée délibérément qu’un fois, pour des paroles de Manset. Ron Cobb, je me souviens du contraste entre ses dessins minutieux et ceux de Giger, pour Alien. Peu de choses au final, je me suis tenu loin d’eux sans raison précise. Pourtant, leur mort me fait songer à l’effondrement progressif du littoral où je me promène depuis plus de soixante ans. Les vagues frappent, je suis en train de voir à apprendre à nager. (Pour développer, l’idée que Lonsdale existe m’enchantait, sa présence, sa belle figure, sa voix n’ont néanmoins été que le lointain ressac d’une belle humanité. Juliette Gréco a été masquée par l’écoute de nombreuses autres voix, je ne m’y suis jamais attardé. Quoi qu’en ait été la valeur, je me suis tenu à distance de cette xxx de la culture propre à une époque qui n’a pas été la mienne, mais celle de la génération d’avant, celle de mes parents, modelée par la guerre et dont on a voulu se détourner à grand renfort de SF, de décollage vers l’imaginaire (avant que l’imaginaire ne soit cartographié). Ron Cobb, j’ai jugé ses dessins scolaires, appliqués, contrairement à ceux de Moebius et de Giger ; certainement respectable, il a été aussi nécessaire qu’eux sur Alien, mais je me souviens les avoir jugés sévèrement, il ignorait la part folle de l’affaire, son envolée.
Dans Villa rides, Yul Brunner est aussi convaincant en Pancho Villa que moi en Cléopâtre.
Soûl, il rentre au gouvernement.
Ici, lorsqu’un ministre s’exprime en soirée, le matin, on épand.
Y en a qui n’arrivent pas à la fermer.
Deux choses à ignorer quand on écrit : le milieu et le lectorat.
The walkabout (Nicolas Roeg, 1971). Un film impensable aujourd’hui, on y tue des iguanes et des kangourous à la lance, la caméra insiste en contre plongée sur la jupe de la jeune fille qui sera vite filmée nue. Un beau film.
Midnight Lace (David Miller, 1960). Premier film vu dont les sous-titres sont de Google. L’héroïne s’appelle Kit, traduit ici et là par Trousse.
La porte (Magda Szabó) Un livré étrange, sans doute métaphorique, un labyrinthe bien mené. l’ingénieur calcule d’abord combien il pourra mettre de briques de côté pour sa propre maison (p. 116). elle vivait du travail de son corps, pas de sa bouche comme les propagandistes (p. 117). ils étaient retournés se réfugier vers l’imprévisible