Il faut revenir sur l’écriture d’un chapitre, lui donner un objet, une tension, un but. Ce n’est pas la dent d’un engrenage, pareille à la précédente et à la suivante dans la mécanique du récit. Il faut en dégager les éléments intrinsèques et les agencer, les mettre en scène dans l’espace qu’il restreint. Sinon, autant ne pas chapitrer et que l’histoire se déroule sans halte du début à la fin.
Ce ne sont pas des informations, ce sont des contre-feux.
Dernière nuit à Montréal (Emily St John Mandel) Faux thriller. Chassé-croisé où on suit sur des années un père qui fuit avec sa fille à travers les États-Unis ; le petit ami de la fille devenue grande, qui s’intéresse aux langues mortes ou mourantes ; un détective privé qui, lui, fuit sa femme bizarre et se lance pendant des années sur les traces des deux premiers ; la fille de celui-ci, une funambule – qui fait décoller l’histoire quand le petit ami de la fille fugitive (on suit ?) se retrouve à Montréal. Le tout passe d’une personne à une autre, d’une date à une autre, d’un endroit à un autre, d’une situation à une autre – un puzzle lent très agréable à lire.
Delius, une chanson d’été (Sabrina Calvo) J’y suis retourné pour quelques pages. Sans doute un travail achevé de, comment dit-on ? world building, mais architecture n’est pas littérature.
Bourrés, ils sont allés chez le vendeur de peinture Zolpan et ont demandé s’ils pouvaient goûter leur rouge.
Quand en littérature, on se détourne d’un genre au profit d’un autre, aussi attractif que paraisse ce dernier en regard du premier, on finit tout pareil dans une nasse.
Le moteur d’une histoire, l’impulsion créatrice qui la construit, c’est un vide
ôô le »Mandel » m’avait été envoyé par le fils Guéry. J’en ai tiré les mêmes conclusions que toi (quelle surprise !)
J’ai lu le « Délius » aussi.
J’ai un peu souffert mais j’ai aimé la petite musique