2020 / chapitre 4

Darwinia : p. 182, l’auteur admet que les contes d’Edgar Rice Burroughs pourraient servir de Baedeker à la contrée explorée dans son roman (mais c’est une fausse piste de lecture). Plus loin, il note la mauvaise qualité du papier sur lequel est imprimé le Times, fibreux car fabriqué à partir d’arbres-mosquées. (p. 200). Et encore : Une fois qu’on donne un nom à un animal, il est trop tard pour le bon sens. (p. 239). À partir du chp XXIX, le récit s’emmêle, devient anecdotique, sous écrit et confus. Une sorte de Christopher Priest brouillon. OK pour faire bifurquer ce qui se présentait comme l’exploration d’une nouvelle Europe arrivée là suite à une brutale bizarrerie, en une conséquence d’un charivari cosmique, mais cette méta-cause me fait songer au livre de Dominique Douay La fenêtre de Diane, tout aussi bizarre avec ses marques-pages. Groupes de Turing, noosphère, ontosphère galactique corrompue par les psions, Archives, champ de Higghs, psivie… tout un méta qui nous délivre une banale fusillade dans une maison rythmée avec le truc des paragraphes très courts comme n’importe quel thriller… Mais aussi, 25 ans plus tard, une drôle de scène, la progression vers un puits très hodgsonien où les personnages (et leur double) perdent apparence humaine tout en se faisant massacrer par, heu, des psions massacreurs qui sèment le foutoir dans ces Archives. Je n’ai pas tout saisi de la superstructure cosmique du récit, l’auteur a dû aller très loin pour architecturer tout ça et garder trop peu de jus pour nous le délivrer ; il en reste quelque chose de confus et d’indéfinissable qui se sédimentera dans l’esprit du lecteur. Bizarre.

À l’instar de Sylvia Hoeks, en reine anorexique et tondue dans See, les top models au corps maigre et long sont des actrices parfaites pour incarner la souffrance.

Dans le cadre d’un curiosité bizarre, j’ai vu deux films absolument ridicules : Australia (Hugh Jackman et Nicole Kidman) et Le majordome (Forest Withacker et Oprah Winfrey). C’est étonnant qu’Hollywood habille deux récits ayant pour objet des avançées civiques (concernant les Aborigènes et les Noirs) d’oripeaux aussi laids.

Cette civilisation est comme un immortel en phase terminale.

On ne va pas se laisser embobiner dans la farine.

Ces gens qui se baladaient en T-shirt marqué : propriété du gouvernement.

Vu deux excellents films de David Michôd : Animal Kingdom et The Rover ; je ne m’explique pas le naufrage complet de The King pour Netflix.

À la fin d’un jour ennuyeux (Massimo Carlotto) : un polar sur une crevure (le narrateur) qui règle leur compte à d’autres crevures, homme politique, mafia calabraise. Prédateur sexuel (mais le détail des scènes est passé sous silence). Mon unique espoir reposait sur l’accélération des événements que le crime imprime au mouvement uniforme de la vie. (p. 113). Et : La politique est aussi un crime créatif. (p. 186). Doit-on conclure à une extrapolation de la réalité criminelle du soubassement social italien, ou bien à sa froide description ?

Pour avoir du succès dans un genre, il faut l’illustrer sans trop de malice ni confusion. Il faut saisir ce qu’il peut proposer comme type de narration et s’en tenir.

2020 / chapitre 4

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