Joseph Altairac est mort lundi soir chez lui. Je pense à Notre-dame des ténèbres de Fritz Leiber. S’il est possible de glisser une image merveilleuse avant celle des pompiers défonçant la porte de son appartement, j’imagine les livres prenant la place de l’autre personne dans le lit à côté de lui, je vois cette silhouette de papier à découpe humaine se redresser un peu sur son flanc et l’accueillir dans ses bras. Joseph, ça a tout d’abord été un nom sur le forum BDFI. Et puis, invité par Jean-Luc Rivera à Sèvres la première fois – moi qui ne connaissais absolument personne et avais publié juste une poignée de fascicules – je le croise et le salue. Les étiquettes de cheptel de salon qui nous singularisent parlent pour nous. Par la suite et pour plus de dix ans, il a été pour moi l’assurance d’un écho sensible à tout ce qui anime le milieu restreint des Savanturiers, loin des mesquineries égotiques et des ignorances intransigeantes. Lui et Guy Costes ont finalement été l’impulsion, l’armature et la raison d’être de L’Homme qui Traversa la Terre, roman issu de ma lecture page après page et sur une décennie de leurs vertigineuses Terres Creuses. Joseph a affirmé qu’avec cette histoire, j’avais réussi quelque chose. Je n’en demandais pas plus. Moi qui suis enclin à oublier, j’étais amusé non tant par son érudition que par la mémoire qui la permettait, par l’inlassable curiosité qui la nourrissait, par la patience infinie qu’elle suggérait. Mémoire, curiosité, patience : les trois faces d’une belle humanité. Et sa gentillesse en socle, qui rendait ridicule toute idée de conflit. Mieux : il incitait à ce qu’on parle avec intelligence, il était le sourcier de subtilités trop souvent laissées à l’état velléitaire – pour mon cas du moins – et, par son médium, enfin proférées avec simplicité et parfaitement entendues. Lorsqu’il parlait, il fermait les yeux. Il les a fermés pour toujours ; sans doute rêve-t-il du songe d’un érudit éthérique désengagé, arpentant les rayonnages d’une documentation infinie, nous saluant pour longtemps encore entre l’encre et le papier de nos drôles de lectures.
Le deuxième partie de mes récits s’emploie à détruire la diégèse élaborée dans la première.
Lorsqu’un gouvernement prend une décision, on a le sentiment de devoir vivre sous sa férule pendant mille ans.
126 recettes pour faire des liqueurs (C. Fadol, imprimé en 1932.) C’est pourquoi nous décrivons d’après les excellentes « Recettes de la Campagne » de MM. Chaplet et Rousset un autre modèle d’alambic, facile à construire soi-même, d’une étonnante simplicité, et tout plein mignon. (p. 33).
The Watch-Towers (J. G. Ballard – The complete short-stories) The confined dimensions of the dusty sitting-room seemed to suffocate reason.