2021 / chapitre 2

En 1984, Lovecraft est projeté sur Dune par Big Brother afin de délivrer Grogu des griffes de Baby Cthulhu.

Dans un futur proche, nous serons tous bannis des réseaux sociaux.

Non à cette liberté liberticide.

Ces séries qui naviguent à vue en se donnant des airs de savoir où elles vont.

No no boy (John Okada) Comme la narration est simple, j’attendais de lire une phrase évoquant quelque chose de simple avec justesse. Je la trouve ci : Elle avait posé ses poignets sur ses genoux, ses mains pleines de terre évitant soigneusement de toucher sa salopette tachée, comme si elle portait une jupe propre. (p. 164). Je mendie, je le sais, et cela sans honte, car c’est ainsi que le monde va. (p. 186). cet homme qui avait fabriqué un chasse-neige dans ville sans neige simplement parce qu’il en avait eu envie. (p. 251). Ils en bavent, les vivants. (p. 275). Je me rends compte que ma vie merdique n’est qu’une toute petite partie de ce monde merdique. (p. 377). Personne n’a le droit de m’interdire d’aller où j’veux. J’ai des dents et des cheveux, comme tout le monde. (p. 393). (Dans la saison 2 de la série The terror qui parle de Japonais internés en Amérique pendant la guerre et tourmentés par un yurei (un esprit), on mentionne, dans l’épisode 5, ce questionnaire, les questions 28 et 29, ainsi que le camp de haute sécurité de Tule Lake.)

Le livre de M (Peng Shepherd). J’y suis allé à reculons, j’ai abandonné au bout de trois chapitres. Encore un livre dont on tourne les pages avec un sentiment grandissant d’exaspération. Aucune fulgurance de style, rien de neuf dans la structure. Un post-apo assemblé selon la mécanique page-turner. Les gens perdent leur ombre, puis la mémoire. Pandémie mondiale. Les survivants errent. Je l’ai repris après avoir lu un autre roman. Vais-je l’abandonner de nouveau ? Arrive cette histoire d’un éléphant à qui une scientifique apprend à peindre – exclusivement des portraits d’elle, cheveux noirs et jambe artificielle. Là-dessus, la sœur de l’éléphant (qui n’a jamais vu la scientifique), parquée ailleurs, se met à peindre à son tour, et à peindre le même portrait. (Ce serait une évocation du véritable éléphant Gajarajan couplée à un récit de la mythologie indienne.) Ensuite, un quartier entier disparaît, lié à la mémoire défaillante du patient zéro. Le livre basculerait-il dans une forme de réalisme magique ? Las ! Retour aux chapitres alternés, à l’écriture fonctionnelle, aux phrases courtes. Répétées. Répétées (mais en italiques). Aux effets soulignés. Et de nouveau, par bribes posées là, une figure géante qui dévore Manhattan, un loup qui parle, une forteresse d’eau qui entoure La Nouvelle Orléans… L’objet bizarre du récit est donc qu’un oubli délibéré provoque le basculement magique du monde et que la perte de son ombre en est une manifestation. Des dizaines de pages sans intérêt, comme conçues de manière aléatoire, sans fonction véritable – et une sidération maladroite. Rouges contres Blancs, etc. Encore une fois, bien qu’impromptu, le magique reste sur un plan cosmétique (ou participe de manière grotesque, plus que fine, à l’intrigue comme l’évasion par ceux qui transforment leur cage en réplique magique de leur camping-car). Je me demande quelle a été la motivation de l’auteure, sinon avancer à vue et produire des pages tandis que la volonté d’irréel tardait à prendre forme. Là encore, à mon sens, travail éditorial inabouti pour un résultat confus. Peut-on vraiment se satisfaire de tout ce fatras ? L’incrustation présidentielle disparut de l’écran. (p. 73) — Bordel, haletait Ory, les mains sur les oreilles. C’est n’importe quoi, putain. (p. 276). Oh, a soudain dit le loup. (p. 314). Je n’y comprends rien, dit Naz, perplexe. (p. 517).

Nouvelle : Les ombres des Blancs se transforment en Noirs.

Il ne montre jamais mieux sa hautaine superbe que lorsqu’il se drape, confit, dans ses inimitiés.

2021 / chapitre 2

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