lundi 22 avril
Des étrangers vont et viennent dans un jardin privé ; il n’y en a pas au-delà du jardin, ils n’apparaissent que là – et disparaissent, uniquement aux yeux du propriétaire. Je lis dehors, sous le tamaris ; un lézard se laisse tomber d’une branche juste à côté de moi ; il file dans l’herbe, sur mon pied nu et disparaît par le bas de mon pantalon.
mardi 23 avril
Levés à 6h pour remplacer Sébastien au marché de Malay-le-Grand, le temps qu’il fasse réparer son camion. Aux prises avec la caisse enregistreuse, le code kiwis et le lecteur CB. Vu Sweet country (Warwick Thornton) : Australie, début du XXe, très bien. Revu Le miroir de Tarkovski : je ne tiens toujours pas à tenter de le décrypter.
mercredi 24 avril
Ce matin au réveil, ai eu sous les yeux le boitier DVD de La caravane de l’étrange ; me suis souvenu de la fin abrupte (série non reconduite) et du soulagement ressenti : il y aurait eu redite, une entité prend possession d’une autre personne. Ai songé à la figure méta qui se présente systématiquement comme solution à une intrigue embrouillée ; ai songé à son contraire, une infection microscopique. Suis retombé sur l’antinomie possible bicaméral vs microbiote.
jeudi 25 avril
Il pleut. On mange du couscous. Comme hier soir. Encore du couscous. Vu Une drôle de gosse avec Danielle Darieux, Albert Préjean et Lucien Baroux : de vraies images de Bercy en 1935; les mêmes, exactement, que celles des Vampires de Feuillade, 20 ans auparavant.
vendredi 26 avril
La caverne de nos corps. Je crois que personne n’est plus disposé que moi à devenir l’esclave béat des combinaisons attrayantes de mots (John Cowper Powys). 1) / récit : Asnières, 23h35. Mme G. sortait les poubelles lorsqu’une ombre gigantesque recouvrit le trottoir. C’était un ogre. 2) / conte : Dans le petit village de Glozen apparut un ogre. La laborieuse mise en situation d’une suspension de crédulité du récit vs Le côté péremptoire, immédiat et indiscutable du conte. Vu Une java de Claude Orval (1939) avec Mila Parely, un drôle de visage moderne.
samedi 27 avril
Réunion anti-éoliennes, à nous cinq nous totalisions 375 ans : The wind that shakes the barley.
dimanche 28 avril
A mon sens, il ne faut pas opposer forêt et étoiles. Il y a là un merveilleux sujet de récit